Part 2

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L’histoire de Doro - Partie 2

Faites vos jeux !

1980 - 1990

Partie 2

Les années quatre-vingt commençaient et s’annonçaient prometteuses. En juillet 1980, Björn Borg battait John McEnroe lors d’une finale épique et remportait son remarquable cinquième titre consécutif à Wimbledon. En Suède, Internovator s’apprêtait à devenir Doro et, face à la concurrence grandissante dans le domaine des répondeurs téléphoniques, les jeux étaient faits !

 

Claes et Olle disposaient désormais d’une gamme de répondeurs « DORO » en pleine expansion, marque que leur fournisseur à San Francisco avait créée à partir des noms de ses fils, Donald et Robin. La concurrence était également rude, en particulier avec Esselte, le plus grand fournisseur suédois de solutions pour le bureau. Le marché des répondeurs était en plein essor et d’autres souhaitaient en profiter. Vers la fin de l’année 1981, pour simplifier la commercialisation, l’entreprise annonça au marché : « Internovator AB s’appelle désormais Doro AB. Nous portons ainsi le même nom que nos répondeurs. ».  Mais un changement de nom ne pouvait pas les préparer pour les événements à venir.

 

Le problème du dollar

Pour les Suédois, un dollar américain valait 5,17 couronnes suédoises et rien ne permettait de penser autrement. Cette valeur resta inchangée de 1950 à 1970 et apparaissait même dans les manuels scolaires. Elle commença toutefois à diminuer progressivement dans les années soixante-dix et, en 1980, un dollar valait 4,23 couronnes suédoises.

 

Les problèmes survinrent juste après. Le dollar commença à s’envoler et sa valeur doubla au cours des quatre années suivantes. Comme de nombreuses entreprises, Doro n’était pas préparée. L’entreprise fit faillite pendant cette période, marquant ainsi la séparation de Claes et Olle. Claes réussit à la reconstruire et à convaincre un employé, Allan Mårtensson, de devenir son associé. Doro était de retour.

 

À la même époque, MTV commençait à changer le visage de la culture pop, IBM lançait son premier PC et Nintendo était sur le point de faire fureur avec Pac-Man, Donkey Kong et Super Mario. Les progrès en microélectronique s’accéléraient et annonçaient une nouvelle ère passionnante.

 

Plus d’une corde à son arc
Avant son retour, Doro diversifiait déjà activement sa gamme de produits avec des photocopieurs et des dictaphones pour proposer plus que des répondeurs. L’entreprise essaya même de commercialiser le TELENOTE, un produit capable d’envoyer des photos de messages écrits à la main sur le bloc-notes de l’appareil.

 

« Un autre produit presque oublié que j’affectionnais particulièrement est le Nummersändaren », explique Claes en évoquant le nouveau composeur automatique qu’il aida à développer. « J’avais rédigé un cahier des charges expliquant exactement comment je voulais qu’il fonctionne. Par exemple, si vous appeliez un numéro qui sonnait occupé, il vous suffisait d’appuyer sur un bouton pour que l’appareil enregistre le numéro et le compose à nouveau toutes les minutes jusqu’à ce que quelqu’un réponde. Il pouvait enregistrer jusqu’à 400 noms et numéros. Il a été d’une grande aide pour les télévendeurs. »

Le composeur de Doro n’était pas le seul sur le marché mais, selon Claes et Allan, il offrait des fonctionnalités exclusives comme identifier un contact dès la saisie des premières lettres de son nom. Il avait également été conçu par le légendaire designer industriel Carl-Arne Breger, connu pour être à l’origine de « Diavox », le téléphone à touches vendu par Televerket qui succéda au téléphone à cadran standard.

 

Les téléphones... enfin !
Au milieu des années quatre-vingt, avec la déréglementation des télécommunications survenant ailleurs et l’expansion rapide du développement de téléphones et autres équipements de télécommunications, la pression était forte pour permettre à d’autres fournisseurs que Televerket de vendre des téléphones en Suède. Finalement, en novembre 1985, le monopole des téléphones filaires prit fin. Au début, les utilisateurs pouvaient acheter des téléphones à d’autres fournisseurs, mais ils n’étaient pas autorisés à les brancher sur le réseau téléphonique. Finalement, même cet obstacle fut levé et Doro pu vendre plusieurs modèles de téléphones provenant d’Asie.


« Dès que nous avons pu concurrencer les téléphones filaires de Televerket », explique Claes, « je me suis rendu à Taïwan et à Hong Kong avec un technicien pour rencontrer des fournisseurs potentiels et leur expliquer ce que nous cherchions. Nous avons trouvé plusieurs modèles assez rapidement et, en très peu de temps, nous avons pu proposer quinze téléphones différents de ceux de Televerket. »

 

 

 

Changement de propriétaire
À la fin de la décennie, Doro vendait également des télécopieurs et des téléphones sans fil et, avec Philips, l’entreprise fut la première à entrer sur le marché naissant des PBX. « À l’aube des années quatre-vingt-dix, nos téléphones sans fil et nos centrales ont joué un rôle crucial pour Doro », explique Allan.

 

L’entreprise s’étendait si rapidement qu’une société de développement détenue par la famille Wallenberg souhaita l’acheter. Mais, en 1990, Claes, Allan et quelques employés devenus actionnaires minoritaires décidèrent de tout vendre au conglomérat Midway Holding dirigé par l’entrepreneur et industriel de renom, Sten K Johnson.

 

Peu de temps après, trois choses d’une importance capitale pour Doro se produisirent. Mais c’est une autre histoire.

  • 1981

    Claes Bühler (à gauche) et Olle Fagring interviewés par Veckans Affärer, hebdomadaire économique suédois, sur leur réussite et la concurrence croissante.

  • 1984

    « Nummersändaren », le composeur automatique Doro 933 aurait reçu un prix de design du Museum of Modern Art de New York.

  • Premier à nouveau !

    Le Doro 732 fut le premier répondeur à proposer la nouvelle technologie Touch-Tone lorsque Televerket commença à moderniser son réseau.

  • Répondeurs, dictaphones et TELENOTE

  • Extrait du cahier des charges rédigé par Claes lors du développement de « Nummersändaren ».

  • 1984

    Claes et Allan évoquant la chute des prix des répondeurs et l’énorme potentiel des téléphones « différents » dès la fin du monopole des télécommunications.